Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Papillons et Ouragans


Par : MassiveDynamic
Genre : Action, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 20 : Uchronie


Publié le 13/10/2010 à 21:39:01 par MassiveDynamic

Hs : J'ai mis du temps à accoucher, j'avais plusieurs veHs : J'ai mis du temps à accoucher, j'avais plusieurs versions en tête, mais je préfère conclure simplement. Gros pavé quand même, pour bien finir, et j'en profite pour remercier mes lecteurs, Khamsou, Kamahri , NPTKStudios©2010, tous ceux qui me lisent sans commenter ou n'ayant pas de compte. J'en ai terminé pour de bon avec cette fic, mon style d'écriture sur ce dernier chapitre est un peu en marche de ce que j'ai écrit auparavant, j'espère que ça fera pas tâche. Si des questions subsistent, n'hésitez pas, en attendant, enjoy, et merci de m'avoir lu :)
Pour la fin, je vous laisse googliser le titre du chapitre, ça devrait vous suffire à comprendre, et si jamais, demandez-moi :)

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Un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il déclencher une tornade à l'autre bout du monde ?

le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ?

Si le battement d'ailes d'un papillon peut déclencher une tornade, il peut aussi l'empêcher.

Tout est une question de probabilité, mais pas seulement.
Poincaré disait << Une cause très petite, et qui nous échappe, détermine un effet considérable que nous ne pouvons ne pas voir, et alors nous disons que cet effet est dû au hasard. >>
Pour réalisé ce que j'ai fait, il a fallu verser beaucoup de sueur, avoir beaucoup de chance. Et repérer le bon battement d'aile, et, encore aujourd'hui, personne n'a rien remarqué.

Mais je ne pensais pas que mes actes allaient une fois de plus engendrer de la peine, de l'incompréhension et de la colère.

Je longe l'allée des Champs qui mène à la conclusion de ma vie, ici, à Paris, après deux décennies d'existence. Nous sommes le vingt-et-un du mois de novembre, et les routes sont enneigées. Marty et Bax me tiennent compagnie. Les mois ont passés depuis cette journée. La journée où, d'un simple coup de fil, j'ai condamné deux personnes pour me sauver moi et Bax. Mais je n'ai pas fait plonger n'importe qui. Mon frère de sang, Samuel. Et mon frère de coeur, Baxwell. Baxwell, qui, au fond, partageait les mêmes convictions que moi, mais les cachait bien. Cette journée, où, après avoir tout balancé à la police, et m'apprêtant à sortir, Bax et Marty entraient en même temps dans l'appartement de mon frère. Et depuis, nous partageons un secret commun. Notre dernière tromperie. Qui aura, malheureusement, fait couler du sang injustement.

Les flocons tombent doucement, et à chaque pas, je laisse l'emprunte de mes bottes dans la neige. Aujourd'hui, je suis tout de noir. Je porte un long manteau noir, une écharpe de la même couleur, des lentilles de couleur noire alors que j'ai les yeux bleus, et j'ai fait teindre mes cheveux. Autre différence, je suis tatoué. Sur une partie du coup, surtout. Autant dire que je suis méconnaissable, et il en est de même pour mes deux compagnons. Nous continuons de marcher calmement vers notre destination, alors que je m'amuse à toucher les barreaux gelées qui encerclent toute l'allée des Champs, véritable place de jeu où les enfants s'amusent et rient en été, et où les humains vont se repentir en hiver. En l'occurence, des gamins, à cet endroit, je n'en vois aucun. Non pas qu'ils n'aiment pas la neige, loin de là. D'ailleurs, la neige recouvre complètement la ville, et à cette période de l'année les gosses aiment s'amuser à se tirer dessus ou à construire des choses complètement éphémères, juste pour profiter de l'instant présent, insouciants qu'ils sont. Mais cette après-midi, hormis une brise glaciale et nous trois balayant le chemin enneigé, il n'y avait personne, tout était calme. Pas un bruit, juste le son retentissant d'un clocher qui ne s'arrêtait pas. Si l'allée est dépourvue d'animation aujourd'hui, c'est parce qu'ils se sont tous rendus au même endroit où nous allons. Pour diverses raisons. Certains par curiosité, d'autres pour cracher leur haine, d'autres encore parce qu'ils sont emplis d'admiration... Les gens sont étranges et différents. On y trouve de tout, dans cette foule que nous pouvons déjà discerner à environs cinq-cent mètres de là, alors que nos pieds continuent de fouler le manteau blanc de la nature.

Le silence était mortuaire entre nous trois, et personne n'osait prendre la parole, alors que nous avons tellement de choses à nous dire. Nous avions tous tellement changé. Cela fait quoi... ? Deux mois maintenant depuis le drame, et presque un an depuis leur arrestation... ? Oh, ça, il s'en est passé des choses. Arrestation de Baxwell et Samuel, ils ont fait
neuf mois de prison, puis, lors d'une simple promenade dans la cour du pénitencier, un garde a vidé son arme de service sur eux. Purement et simplement. Ils étaient mal vus et personne ne les aimait. Personne n'a pleuré leurs morts. J'énonce ça froidement, et pourtant, que dire de plus ? Ils sont morts à cause de moi, voilà tout. Parce que, pendant qu'ils étaient emprisonnés, je vivais dans l'ombre avec Bax et Marty, tentant de me recréer une identité. J'ai été trop lent, et finalement, même si, la supercherie de maman a bien été empêchée, je ne peux pas m'empêcher de me dire... Tout ça pour quoi ? Et maintenant ?
Et, alors que je m'interroge, nous venons d'arriver au saule Vivien, situé à une vingtaine de mètres du rassemblement. De l'enterrement public et national de Samuel et Baxwell.

Si personne n'a pleuré leurs morts, leur vie ont en tout cas suscité un bon nombre d'interrogations. Deux livre sont déjà sortis sur eux, mais, bien évidemment, si les faits de corruption et l'histoire majeure de notre vie commune est plus ou moins repris correctement, personne n'évoque les jumeaux. Personne ne mentionne notre nom. Mon frère est mort, et avec lui mon identité. Bax et moi ne sommes plus que des fantômes errants.

"Nom de dieu... Regarde-moi tout ce monde. Hypocrites. Saloperies. Les mêmes qui crachaient sur eux lors du scandale et qui applaudissaient à l'annonce de leur mort. Ils cherchent quoi au juste, en venant ici ? "

Bax est amère. Il grelotte, a le nez rouge, et, pourtant, en observant cette foule disgracieuse assistant à ce qui est censé être un enterrement intime, ne peut s'empêcher d'être empli de colère.

" Des réponses. C'est des réponses, qu'ils veulent. Le pourquoi de nos actions. Le pourquoi de cette supercherie. Tous viennent pour en apprendre plus sur ce qu'étaient nos frères. Ils veulent des réponses, et nous en voulons aussi, d'ailleurs. Sur leurs morts, sur notre avenir, et sur nos plans, qui, finalement, n'ont fait que nous libérer du joug de notre famille. "

Aussi me suis-je permis de lui répondre de la façon la plus simple, énonçant simplement ce qui me pesait. Puis, alors que la cloche retentissait encore, Marty commençait à descendre vers eux.

"C'est l'heure. Vous pouvez regarder d'ici, je parlerai suffisamment fort. "

Il avait été convenu avec le gouvernement, ou du moins, le récent gouvernement puisque notre scandale avait provoqué une crise gouvernementale majeure en France, que Marty assurerait le discours de clôture de l'enterrement. S'il devait le prononcer, c'était moi qui m'était chargé de le rédiger. Ainsi, moi, adossé contre Vivien, pied contre son écorce, et Bax assis dans la neige, regardions en direction de Marty qui tenait son micro fermement en main, faisant face à une foule de plusieurs milliers de personnes. J'étais prêt à entendre les dernières paroles censées provenant de ma plume, et ça allait probablement être la dernière fois qu'une si grande foule entendra mes mots, mes phrases, mon discours d'adieu, non seulement à mon frère, mais aussi à la vie, sans même qu'ils le sachent. Marty se charge de faire l'intermédiaire.

L'enterrement avait lieu sur une grande place, proche d'un grand parc, l'espace n'était pas un problème, et les gens continuaient d'affluer. Un dernier gong émanant du clocher se fit entendre, puis Marty poussa sa voix, provoquant le silence de la foule par la même occasion.

" Fermez les yeux. Fermez les yeux, et imaginez. Imaginez, je dis bien imaginez, que vous et votre bande de potes ayez mis en place la plus grande supercherie de tous les temps. La plus grande arnaque que le monde ait connu, un énorme coup de bluff, et que personne ne se soit rendu compte de rien. Maintenant imaginez que cette supercherie vous amène vous et votre bande de potes à devenir non les gars les plus riches et célèbres de la planète, mais aussi les plus influents. Imaginez, toujours, que cette tromperie vous permette de vous en mettre plein les poches et de vivre comme bon vous semble. Tout un monde mystifié, un immense secret déguisé. Mais, maintenant, imaginez un homme plein de remords, ne s'accordant pas à l'idée de sa bande de potes, devenue une famille avec le temps. Cet homme là, ne voulant pas d'une vie de brigand, ne voulant pas causer de tord, voulant tout stopper, décide de tout balancer. En un simple coup de fil. Un coup de téléphone qui se sera soldé par leurs morts. Alors oui, ils le méritaient sans doute. Oui, ils ont fait des mauvaises choses. Oui, à nouveau, ils ont tuer, et probablement plusieurs fois. Mais, malgré tout, je connaissais ces types. Je les côtoyais quotidiennement. Et, même si j'ignorais tout de leur complot gouvernemental, ils restaient des gens biens, attachants, intéressants et cultivés. Ils avaient le sens des valeurs. Même s'ils avaient entrainé beaucoup de mondes dans leurs conneries, ils savaient ce qu'ils faisaient. Jusqu'à leur dernier soupir. D'ailleurs, leur assassinat, je suis sûr qu'ils s'y attendaient. Mais, ces hommes, aussi détestables soient-ils, étaient humains. Et deux simples ont bluffés toute une nation, et ils auraient pu aller beaucoup plus loin si l'un d'eux n'avait pas été pris de remords. Ils étaient Samuel et Baxwell. Ils étaient mes collègues, ma famille, mes frères, mes amis. Ils étaient vous... et moi. Ils étaient chacun de nous. Ils étaient humains.
Maintenant, ouvrez les yeux et regardez moi.... hmpf"

Marty replia mon papier. Je le fixais de ma position, et ne pouvait pas m'empêcher de remarquer qu'il titubait. Je le vis me lancer plusieurs regards avant de finalement poser son micro sur le petit bureau surplombant l'estrade.
Le prêtre s'approcha de lui et lui remis quelque chose qu'il sembla glisser dans la poche intérieure de son blouson. En remontant la petite côte enneigée amenant au saule, il ne pouvait s'empêcher d'avancer maladroitement. La foule avait les yeux rivés sur l'homme qui se dirigeait avec hargne droit vers nous. Quand il arriva à notre hauteur, Bax l'agressa verbalement.

"Bon sang mais qu'est-ce que tu fous ?"

Marty sorti difficilement une lettre de sa poche et me la tandis.

"C'était avec le testament... Samuel te lègue cette lettre.. "

Aux pieds de Marty, la neige virait au rouge. Je n'eus pas de mal à comprendre de quoi il en retournait.

"Les fils de pute ! Samuel et Baxwell, ça leur a pas suffit, non ! Ils veulent encore tuer des gens ! Ils veulent tuer tous les gens ayant un lien avec eux ! Les pourritures ! "

Bax commençait à perdre son calme et sa nervosité était en train d'atteindre son paroxysme, il avait l'air d'un homme à cran, prêt à péter les plombs à tout instant. Au même moment que les jurons de Bax, Marty s'effondra tête la première dans son lit blanc. Bax s'attelait à essayer de le réanimer tout en hurlant à la mort, et des curieux de la foule d'en bas commençaient à accourir vers nous. Déboussolé, je n'eus pas d'autres gestes que celui d'ouvrir la lettre qui m'était destinée.

"Cher Sam,

Je t'écris depuis le pénitencier haute sécurité où nous sommes détenus, Baxwell et moi. Haute-sécurité, un mot qui n'a pas de sens pour nous, bien entendu. Je ne sais pas si ta promesse faite à Baxwell valait toujours, mais de toute façon, en lisant ceci, tu sais déjà que tu as échoué. Nous ne voulions pas de ton aide, et encore moins être libérés. Tout comme Baxwell, j'ai accepté ma condition de martyr, de sacrifié. Nous sommes frères, et plus que ça, jumeaux. Nous partageons les mêmes sentiments, la même vie. Plutôt que de provoquer un tollé en m'évadant et en faisant de nous des fugitifs, avec Baxwell, nous avons élaboré un dernier plan, bien simple celui-ci, te conférant la liberté à toi et Bax en nous faisant oublier. Je pense qu'en lisant ceci, tu commences peu à peu à comprendre. Mon assassinat, je l'ai organisé. Oh, oui, je suis bien mort, sois en sûr. Mais nous n'avons été victime d'aucun complot. Nous sommes nos propres bourreaux. Nous devions mourir pour tomber dans l'oublie, et, pour qu'enfin, vous puissiez vivre, loin de tout ça, loin de ces histoires politiques, loin de tout. Je ne te livrerai pas plus d'explications, disons que j'avais encore beaucoup de contacts, au point d'organiser notre mort, oui, et c'est bien mieux ainsi. Ne t'en fais pas pour la lettre, mes avocats la gardaient précieusement, dans le secret. Remercies Marty de ma part pour tout ce qu'il a fait pour la famille.

Je vous demande qu'une chose, à toi et à Bax, mon frère, je vous demande de vivre. Vivez.

Je t'embrasse de toutes mes forces. "

Le regard vide, je laissais le vent emporter la lettre que je tenais encore dans mes mains il y a une poignée de secondes. Sa lecture me fit comme un foudroiement. Je ne pouvais plus bouger, adossé au saule, simplement capable de regarder Marty baigner dans son sang, et de voir Bax défaillir. La foule venait vers nous, et il hurlait à la mort, l'arme au point, se dirigeant vers eux. J'aurai pu le prévenir, hurler, le retenir, mais non. Je n'en avais pas la force. Bax allait provoquer un nouveau drame. Il avait pété les plombs. Il était en train de se suicider, tant socialement que physiquement, en fonçant sur la foule prêt à tirer dans le tas. Et, en faisant ça, il allait à nouveau déterrer l'affaire de notre supercherie, ajoutant à ça le fait que les deux morts avaient des jumeaux. J'allais plonger.

En restant assis, je courrais à ma perte. En allant vers lui, je courrais vers ma mort. J'étais à cours d'alternatives. Je n'avais plus de gens à mystifier, ni à tromper.

Et si les choses avaient pris une autre tournure ?

Et si Beth n'était pas morte ?

Une foule. Pas la même. Je suis devant une foule en délire, m'acclamant. Partout, des banderoles à mon nom fusent.

"Monsieur le président, un commentaire ? "

" Bah... On vous a bien baisé ! "


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